LE RAS LE BOL DES CHEFS D’ENTREPRISE – L’édito de la Présidente

-Le Ras le Bol des Chefs d’entreprise-

Depuis la crise sanitaire liée à la Covid 19 les nerfs des chefs d’entreprise sont mis à rude épreuve.

En effet, les confinements successifs de 2020 ont entaché la rentabilité des entreprises de transport de marchandises (certaines activités ont été à l’arrêt comme le transport de matières industrielles ou le transport de carburant entre autres). Les entreprises de transport de voyageurs effectuant une activité touristique n’ont pas travaillé toute l’année 2020 et ont du mal à redémarrer en 2021.

Mais en 2022 une inflation vertigineuse a fait son apparition : dès septembre 2021 le prix de l’électricité n’a cessé d’augmenter et en mars 2022 explosion du prix du carburant (le prix du gasoil a pu dépasser les 2.30 € TTC).

L’inflation galopante sur tout produit a fini par entacher le pouvoir d’achat des Français qui consomment de moins en moins. Les volumes baissent et le travail des transporteurs diminue.

De plus, pour faire face à cette inflation, les salaires des conducteurs routiers en marchandises ont été augmentés à 3 reprises en 2022 : 5% à compter du 01/02/2022, 1% à compter du 01/05/2022 et 6% à compter du 01/12/2022.

Mais malheureusement les prix du transport n’ont pas augmenté autant que nécessaire afin de préserver les déjà faibles marges des transporteurs. Fin 2022 la tendance s’était inversée : trop de camions par rapport au volume.

Les manifestations liées à la réforme des retraites ont également empêché certains secteurs de fonctionner correctement : l’activité en conteneur a subi une baisse de près de 50% en mars 2023.

A cela s’ajoute la pénurie de conducteurs qui persiste : pour les voyageurs, la pénurie de conducteurs est une véritable catastrophe : abandon de répondre à certains appels d’offre, pénalité pour-non réalisation de certaines lignes scolaires……

Et nous avons l’impression que le gouvernement a complètement oublié les 3 dernières années : il agit comme si tout était normal, comme si tout allait super bien et continue à nous « pondre » des lois avec des obligations de plus en plus folles.

La mise en place des ZFE ne pourra se faire sans modifier le calendrier prévu, et encore, il faudrait un calendrier uniforme au niveau national, sinon on va y « perdre son latin ». Rendre le parc routier entièrement électrique en moins de 2 ans est utopique et complètement irréalisable. La ville de Paris a reculé la mise en place de la ZFE après les Jeux Olympiques de 2024 mais interdit les autocars de circuler à compter de début 2024 et la circulation de tout usagé sur plus de 185 kms de routes du 01/07/2024 au 15/09/2024. En principe, un tel évènement devrait avoir des retombées économiques énormes, mais avec toutes ces mesures on peut fortement en douter.

La transition écologique doit se faire à tout prix mais, à quel prix ?

On ne nous laisse aucun choix : les transporteurs devront passer à l’électrique, aucun mixte énergétique accordé. L’électrique ? Pourquoi pas, mais trop cher pour les TPE-PME du transport : un véhicule électrique vaut 3 fois plus cher qu’un véhicule thermique et l’énergie sera  clairement chère et très certainement insuffisante, il faudra investir dans des bornes de rechargement et aménager les parcs de stationnement en fonction.

Evidement si nous n’obéissons pas comme de « véritables toutous » nous serons encore plus taxés que ce que nous sommes à l’heure actuelle. Et oui, c’est possible, nous n’avons pas apparemment atteint le summum en termes de taxation !!!

Tout ceci décourage les transporteurs, ils n’ont plus aucune visibilité, ne croient plus en l’avenir, sont prêts à « jeter l’éponge ». Ils en ont RAS LE BOL !!!

La Cour des Comptes a demandé de réduire le cheptel bovin : c’est certain que de nombreuses « vaches à lait » vont disparaître dans le secteur du transport routier, marchandises comme voyageurs.

Sandrine Bachy

Présidente de l’Unostra