Contribution de l’UETR à une stratégie Européenne durable et intelligente

L’UETR a répondu à la sollicitation de la Commission Européenne à proposer une stratégie de mobilité durable et intelligente pour le transport routier de marchandises.

L’UNOSTRA qui est membre fondateur de l’UETR vous invite à prendre connaissance de la position officielle de l’UETR soumise à la Commission européenne.
Cette position a également été transmise aux États membres.
Contribution de l’UETR à une stratégie pour
une Mobilité durable et intelligente
L’UETR conçoit  l’initiative de la Commission européenne sur la stratégie de mobilité durable et intelligente, en tant qu’instrument clé pour relever un certain nombre de défis actuels et futurs du transport routier, pour les années à venir, dans le contexte plus large du Green Deal européen.
L’UETR souhaite que la Commission européenne tienne compte des remarques suivantes:
L’UETR convient de l’importance d’avoir une feuille de route vers une mobilité européenne qui est digne d’un avenir vert, numérique, résilient, juste et attractif.
– Avec la COVID 19, nous avons l’opportunité unique de repenser certains enjeux forts pour la route et les transports. Clarifier et adapter les règles : numériques, vertes et sociales. Nous devons travailler sur une stratégie de » transport routier post-crise », qui allie compétitivité et durabilité.
– Nous ne devons pas oublier la dimension sociale et les spécificités des petites entreprises.
– La capacité des infrastructures doit être efficacement prise en compte, avec un nombre défini dans le marbre, d’aires de stationnement sécurisées.  La recherche et l’innovation sur les carburants alternatifs peuvent jouer un rôle clé.
-le rôle du pacte vert européen : Un financement est nécessaire mais aussi des actions de soutien pour l’adoption et le déploiement des technologies.
Dans ce scénario, les spécificités des PME doivent être prises en compte.
– La numérisation est essentielle. Cela nécessitera un ensemble de nouvelles compétences pour les entrepreneurs et les conducteurs.
– La cybersécurité est un problème croissant à résoudre maintenant pour éviter des lacunes à l’avenir, car la numérisation des transports augmente.
– Sur la réduction du niveau des émissions de GES du système de transport et de la diminution de la dépendance pétrolière des activités liées aux transports, aucun progrès réel ne semble avoir été atteint depuis le Livre blanc de 2011. Une action urgente est donc nécessaire.
Des stations de ravitaillement, un soutien financier à l’utilisation de carburants alternatifs ; veiller à ce que le mix énergétique de l’UE intègre à la fois les utilisateurs et les flux sont autant de mesures à intégrer.
L’UETR soutient pleinement la protection de l’environnement. Cependant, si le coût de la Recherche et du Développement et de la technologie verte est répercuté sur le coût des véhicules, les entrepreneurs seront dans l’incapacité de faire face. Jusqu’à présent, les petites entreprises ont fait des efforts extrêmement importants, pour « verdir » leurs flottes de véhicules. Ils doivent bénéficier d’incitations financières et fiscales pour atteindre ces nouvelles exigences de mobilité.
La stratégie de l’UE doit accompagner et soutenir les PME dans cette voie.
-La coordination avec le plan de relance de l’UE est essentielle.
Les exigences de la législation environnementale pour les entreprises de transport et
les véhicules vont de pair avec les véritables avancées technologiques disponibles de manière viable et généralisée dans le secteur.
Sinon, le risque est grand de trouver des législations ne correspondant pas à la réalité technologique. De fait dans ce cas, les entreprises de transport seraient confrontées à une impossibilité d’accéder à des véhicules répondant aux normes environnementales
de la législation, ou celles qui s’y conforment, ne conviendraient pas au réel
besoin d’une activité de transport spécifique. Des progrès réalistes sont indispensables.
La législation doit être adaptée à son objectif, basée sur des données scientifiques solides, en tenant compte du marché.
La technologie.
– Limiter la croissance de la congestion : la congestion urbaine en particulier doit être abordée.
– L’UETR souhaiterait voir des progrès sur l’application des termes « utilisateur-payeur » et « pollueur. Par exemple, la tarification routière, la tarification de la congestion, l’internalisation des frais de transports. Un principe d’affectation strict pour tous les utilisateurs, pour les réinvestissements dans les infrastructures et le soutien aux entreprises sont encore loin d’être atteints.
Nous devons parvenir à un marché intérieur des transports équitable et fonctionnel.
Des contradictions et des incohérences existent sur le marché du transport routier de l’UE qui sont encore non résolus.  L’application non harmonisée et l’écart entre les couts du transport routier et les tarifs de vente du transport est une réalité.
Les disparités importantes des cotisations de sécurité sociale dans l’UE aggravent encore ces carences structurelles. Toutes ces questions ont un impact sur l’essence même de l’Union européenne et doivent être traitées efficacement. Nous avons besoin d’instruments appropriés pour nous assurer que la libéralisation va de pair avec une concurrence loyale dans toute l’Union.
Tous les acteurs, tout au long de la chaîne d’approvisionnement, doivent s’engager à atteindre cet objectif.
Une action au niveau de l’UE devrait être fournie pour réduire l’écart des disparités sociales et fiscales au sein de l’UE. Pour empêcher une nouvelle fragmentation : cela doit être un objectif primordial.
Principaux défis du point de vue de l’UETR dans les 10 à 15 prochaines années :
– La qualité des conditions de travail dans le secteur des transports. Garantir la qualité du travail par l’amélioration des conditions de travail sera essentielle pour résoudre avec succès la pénurie de conducteurs. En attendant l’arrivée des véhicules entièrement automatisés, nous devons redonner de l’attractivité à la profession grâce à des programmes spécifiques de l’UE.
– Le soutien financier : le soutien à la formation professionnelle et aux programmes d’apprentissage tout au long de la vie pour les entrepreneurs et les professionnels du marché, doit être garanti.
– Garantir des conditions de concurrences équitables et une mise en œuvre harmonisée du droit de l’UE au sein de l’UE.
-Prix ​​équitables : des règles du jeu équitables et une concurrence loyale sur le marché intérieur de l’UE doivent être assurées. Nous avons besoin d’un prix équitable pour le transport.
Dans divers États membres, les prix sont très bas et un tarif bas n’est pas durable. Il est pratiqué au détriment de la qualité et de la sécurité routière.
-Transport routier :  les politiques doivent être révisées en abordant les problèmes de la chaîne d’approvisionnement. Cette prise de conscience est vitale pour le secteur.
Décourager les pratiques de dumping social, pour établir des règles du jeu équitables entre les modes de transport et accroître la durabilité environnementale.
– Sur les tendances technologiques (IA et véhicules autonomes, connectivité, électrification).
Nous devons évaluer l’impact sur l’emploi, la sécurité, les aspects juridiques.
– Plan d’urgence COVID 19 – Les PME de transport ont joué un rôle clé pendant la pandémie, elles ont fait avancer l’Europe, face à toute adversité. Aujourd’hui plus que jamais, il est primordial de garantir que les biens soient disponibles pour les citoyens de l’UE là où et quand ils sont nécessaires. L’UETR salue l’initiative des voies vertes et la prolongation de la validité des certificats pour les salariés du Transport. Ces mesures ont été très utiles aux petites entreprises. Mais pour répondre (plus) rapidement à l’avenir, l’UETR souhaiterait que l’UE déclare comme prioritaire :
la validation d’un Plan Transport (abordant les problèmes techniques, économiques et sociaux)
-Un Plan pour les PME du transport routier :  un soutien financier, une législation de crise impliquant un processus de décision accélérée.  Un processus de fabrication. Certains mécanismes communautaires dans les situations d’urgence devraient être repensés. Le paquet de secours a fourni un soutien important mais dans tous les cas il a fallu un délai. Plus de deux mois avant l’adoption définitive.  Ce délai n’est pas assez rapide pour faire face aux difficultés des entreprises en temps de crise.
Nous avons besoin d’un processus à activer sans délai en cas de besoin, après un plan de gestion de crise clair, précis et partagé. Nous devons être préparés et non subir un patchwork de règles et de mesures des différents États membres, sans coordination Européenne.
Les entreprises de transport ont besoin de certitude et de règles du jeu équitables.
Bruxelles le 28 septembre 2020

L'UETR