« Mars noir » – l’édito de la présidente

– Mars noir –

Dans l’édito du mois dernier je vous annonçais un mois de mars 2023 rouge à cause de l’inflation et des menaces de paralysie du pays par les syndicats afin de s’opposer à la réforme des retraites.

mars noir

On peut parler d’un mois de mars NOIR.
L’inflation continue son ascension avec plus de 15 % sur l’alimentation. Les carburants se stabilisent mais restent à des niveaux encore trop élevés et de nombreuses stations sont en pénurie suite aux mouvements de grève des raffineries et des dépôts pétroliers.
Les Français consomment de moins en moins et donc les volumes des marchandises à transporter ne cessent de baisser.
Puis les mouvements sociaux contre la réforme des retraites ont fortement perturbé notre quotidien et notre travail en tant que transporteurs : les ports sont en grève tous les jours depuis plus de 4 semaines, le trafic des conteneurs est donc ralenti et les transporteurs travaillant dans cette activité ont subi une baisse de leur chiffre d’affaires de plus de 50 % pour le mois de mars 2023. L’activité en frigorifique n’a pas été également réjouissante vu les nombreux blocages des marchés par les grévistes. Les conducteurs de véhicules transportant les carburants n’ont pas été à la fête non plus : ils ont passé plus de temps à attendre devant les dépôts pétroliers que d’approvisionner les stations-services.
Le mois d’avril ne promet aucune amélioration car chaque partie reste sur sa position : le gouvernement estime que la réforme a été votée démocratiquement (l’article 49.3 faisant partie de la constitution) et les syndicats veulent purement et simplement le retrait de la réforme. C’est un dialogue de sourds (on a vu ce qu’a donné le rendez-vous à Matignon de l’intersyndicale ce mercredi 5 avril). Nous attendons donc tous avec impatience la réponse du Conseil Constitutionnel du 14 avril prochain.
Car devoir travailler 2 ans de plus dans les conditions dans lesquelles nous travaillons depuis plus de 6 ans est impossible : mouvements des gilets jaunes de novembre 2018 à mai 2019, pandémie de la Covid en 2020, début de l’inflation fin 2021, guerre en Ukraine en février 2022, explosion des prix de l’énergie en 2022, mouvements sociaux en 2023….. Nous avons l’impression de ne jamais voir le « bout du tunnel ».
Nous ne pouvons supporter d’avantage, nous sommes fatigués de devoir travailler dans une ambiance anxiogène, nous aspirons à la tranquillité et à la sérénité. Quand pourrons-nous travailler correctement et tranquillement ? Merci de nous répondre au plus vite avant que nous ayons fait un burn-out collectif.

 

Sandrine BACHY, présidente de l’UNOSTRA