« Mars et ça repart » : l’édito de la présidente

– « Mars et ça repart » –

mars et ça repart

Habituellement, après les fêtes de fin d’année, les mois de janvier et février sont beaucoup plus calmes en terme d’activité pour nous les transporteurs, cela étant dû aux soldes d’hiver, aux inventaires effectués par les clients et les vacances au ski. Mais nous pouvions nous dire : « Et mars ça repart ! ». En effet, dès le mois de mars l’activité redevenait tout à fait honorable.
Cette année 2023, malheureusement, ne confirmera pas la règle. On nous parle même d’un « Mars rouge ».
Rouge, dû à l’inflation toujours aussi galopante : les péages autoroutiers ont augmenté de 4.75 % en moyenne depuis le 01/02/23, les produits alimentaires vont augmenter de 10% environ entre le mois de mars et le mois de juin, l’électricité a augmenté au 1er février de 15% pour les particuliers, le prix du tabac augmente au 1er mars, et les carburants, malgré une légère baisse sur le mois de février, restent très élevés.
Rouge, même passant au noir pour les syndicats se mobilisant contre la réforme des retraites avec une grève illimitée à compter du 7 mars 2023.
Rien de bon dans tout cela pour redonner le sourire à notre secteur : les Français, au vu de l’inflation, consomment de moins en moins : les caristes nous disent souvent qu’ils ne savent plus où mettre la marchandise que nous leur apportons, que leurs stocks ne s’écoulent pas comme cela devrait. Donc Il est certain que nos clients vont réduire ou stopper leurs commandes. Nous allons manquer cruellement de travail.
La grève contre la réforme des retraites ne va pas arranger les choses : bien au contraire, elle ne va pas améliorer sa situation économique.
Que pouvons-nous faire pour remédier à ça ? Rien, à l’image du gouvernement. Ah si, pardon, il a fait pression sur TotalEnergies pour faire baisser le prix des carburants à la pompe. Réponse de TotalEnergies : blocage des prix à partir du 01/03/2023 à 2.00 € le litre. La bonne affaire ! Les carburants ne dépassent pas les 2.00 € du litre et ne les dépasseront pas. La conjoncture mondiale étant morose, les taux de croissance de beaucoup de pays baissant, cela va faire automatiquement diminuer le prix du pétrole, donc les carburants devraient encore baisser et ne franchiront pas les 2.00 € du litre d’ici la fin de l’année (tous les économistes le disent). TotalEnergies ne prend donc AUCUN risque et pourra encore réaliser un bénéfice record pour cette année 2023 (rappelons que c’est 19 milliards pour 2022). Le véritable geste de TotalEnergies aurait été de par exemple bloquer les prix à 1.50 € le litre. 
Mais on peut rêver. De toutes façons il va nous rester que nos rêves pour arriver à s’évader de toute cette morosité. En plus, c’est (encore) gratuit, alors rêvons…
Sandrine BACHY, présidente de l’UNOSTRA