Pénurie de carburant : « Exténués », l’édito de Sandrine Bachy

– Pénurie de carburant : Exténués » l’édito de la présidente –

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Les conditions de travail de la profession usent les transporteurs et ce depuis maintenant plusieurs années.
Tout a commencé avec le mouvement des « gilets jaunes » de novembre 2018 à mai 2019. Pendant les manifestations des « gilets jaunes », les conditions de circulation des camions étaient déplorables et de nombreux transporteurs ont vu le coût de leur masse salariale augmenté devant payer des heures supplémentaires à leur conducteurs  : ces derniers pouvaient être bloqués des heures entières à certains endroits ou alors faisaient des détours incroyables afin d’éviter les blocages pour remplir leur mission. Ceci a donc également entraîné des coûts supplémentaires de carburant et de péages pour un chiffre d’affaires identique.
Puis en mars 2020 la pandémie liée à la Covid 19 a réduit considérablement l’activité économique et de nombreux transporteurs ont été à l’arrêt. Malgré les aides gouvernementales les entreprises de transport ont vu leur chiffre d’affaires chuté et leur trésorerie fragilisée.
Depuis septembre 2021 l’inflation des énergies et des matières premières ont à nouveau entaché la trésorerie des entreprises de transport. La flambée du carburant depuis mars 2022 n’a pas arrangé la situation pour eux.
Puis la pénurie de conducteurs existe et c’est un frein énorme à la rentabilité des entreprises de transport.
Et maintenant il y a pénurie de carburant suite au mouvement de grève des salariés de chez Total et Esso. Sans carburant les transporteurs ne peuvent plus travailler, sont à l’arrêt partiel ou total. Les conducteurs vivent dans le stress permanent de la panne sèche. Cette pénurie de carburant a entraîné une hausse spectaculaire des prix des carburants, déjà bien élevés.
Trop c’est trop ! Les transporteurs sont fatigués, exténués de ne pas pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Nombreux sont prêts à « jeter l’éponge », étant sous pression depuis trop longtemps.
Ne pouvons-nous pas envisager de nous arrêter en attendant que la situation redevienne normale ? Stoppons tout et soyons prêt à reprendre la route si et seulement si toutes les stations-services sont approvisionnées normalement. 

 

Sandrine BACHY
Présidente de l’UNOSTRA