Pénurie de conducteurs : l’enquête de l’IRU
– pénurie de conducteurs : enquête –
Dans son enquête annuelle, l’Union Internationale des transports routiers (IRU) dresse un état du transport routier dans le monde (marchandises et voyageurs). Parmi tous les chiffres qui ressortent dans cette enquête, le plus inquiétant reste la pénurie de conducteurs qui va continuer de croître en 2022.
« Plus de 2,6 millions d’emplois de conducteurs de camions n’étaient pas pourvus en 2021 dans les pays étudiés et la pénurie devrait s’aggraver en 2022″. Dès le début du rendu de son enquête, l’IRU dresse un constat qui touche le transport routier depuis maintenant plusieurs mois. L’enquête annuelle de l’IRU montre que les postes vacants de ces conducteurs continuent d’augmenter à un rythme alarmant dans le monde entier. En 2022, alors que les entreprises argentines et chinoises prévoient de légères améliorations, la pénurie de conducteurs devrait atteindre 14% en Europe. Dans le monde, cette pénurie devrait être un facteur limitant la croissance du fret routier en 2022.
Dans le transport routier de voyageurs, la pénurie de conducteurs touche les entreprises depuis la période après-Covid malgré la reprise de l’activité. Effectivement, les entreprises de TRV ont été à l’arrêt complet pendant la crise sanitaire et notamment pendant les plusieurs confinements entre 2020 et 2021. Depuis, l’activité reprend, bien qu’éloignée de celle post-Covid, mais les entreprises peinent à trouver des conducteurs. « En Europe, 7 % des postes de conducteurs d’autobus et d’autocars n’étaient pas pourvus en 2021. Les entreprises de transport par autobus et autocar estiment que les pénuries vont encore augmenter en 2022 pour atteindre 8 % de postes non pourvus ». Ces chiffres font notamment écho à la situation attendue par le secteur à la rentrée prochaine, où l’on annonce un manque de 12 000 à 15 000 conducteurs scolaires en France.
Une profession qui peine à attirer les jeunes
Si l’ensemble du secteur essaye d’attirer les jeunes à exercer cette profession, les effets ne se font pour l’instant pas ressentir. En Europe la part des jeunes (-25 ans) à exercer le métier de conducteur est inférieur à 7%. Les principales raisons de ces faibles chiffres sont le vieillissement de la population, l’âge minimum légal pour accéder à la profession, qui a été abaissé à 18 ans en France sous certaines conditions, ainsi que l’attractivité de la la profession. L’UNOSTRA dénonce depuis plusieurs mois le manque d’attractivité de la profession. En TRV, la plupart des conducteurs occupent des emplois à temps partiel avec des horaires qui empêchent d’exercer une activité parallèle.
« Les opérateurs de transport routier font leur part, mais les gouvernements et les autorités doivent rester concentrés, en particulier pour améliorer les infrastructures de stationnement, l’accès à la formation et encourager davantage de femmes et de jeunes dans la profession », alerte l’IRU. C’est là tout l’enjeu sur lequel doit se concentrer sur le secteur dans les mois à venir.
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