Le transport : une histoire de famille pour Estelle Brun

Gérante de l’entreprise Transports Gilbert Blanc depuis 25 ans, Estelle Brun est rentrée dans la profession grâce à sa famille. Adhérente de l’Unostra, elle nous raconte son parcours et sa vision d’être une femme dans le transport.

Estelle Brun

Depuis 1996, Estelle Brun est une cheffe d’entreprise d’une société à Mérignac, dans l’agglomération bordelaise. Le transport ? Elle est tombée dedans quand elle était petite. En 1948, son grand-père, Gilbert Blanc, créé donc cette entreprise. D’abord pour son compte propre, puis ensuite pour le compte d’autrui. Il transportait du bois pour la Sarre, en Allemagne. Leur axe se situait principalement en Lorraine (Nancy et Metz). 70 ans après, cette entreprise a conservé cet axe.
Élevé par ses grands-parents, Estelle Brun n’est pas forcément attirée par le transport. «Au départ, je voulais être fleuriste». De plus, son père, certes investit dans l’entreprise, n’a pas repris la gérance. Les grands-parents ne voulant pas qu’il travaille là-dedans par rapport à ce que la vie de routier peut représenter. «Quand on est routier, il n’y a pas vraiment de vie de famille». Mais la jeune femme décide de se lancer dans le milieu par devoir, et aussi parce qu’elle sent que ses grand-parents aimeraient bien que quelqu’un reprenne la suite. «Je me devais de reprendre l’entreprise, pour qu’elle perdure». Elle passe un BEP agent transport ainsi qu’un bac logistique pour après passer sa capacité. Une fois celle-ci obtenue, elle intègre l’entreprise à 22, 23 ans et devient gérante seulement un an et demi après. Une ascension fulgurante.
«Il y a de plus en plus de femmes dans le transport»
Cheffe d’entreprise depuis plus de 20 ans, Estelle Brun continue de faire perdurer cet esprit de famille au sein de l’entreprise. Son père fait du national et son fils, âgé de 19 ans, est en alternance dans leur entreprise. Sans oublier aussi les grands-parents qui, bien à la retraite, ne sont jamais très loin.
Si Estelle Brun est donc devenue très vite gérante de l’entreprise, elle fait aussi partie des rares femmes chef d’entreprise dans le transport routier. Une situation qui, selon elle, évolue plutôt dans le bon sens. Caristes, conductrices, affréteuses, le métier commence à se féminiser dans toutes les branches. En tant que femme chef d’entreprise, elle n’a rarement eu besoin de légitimer son autorité, même si elle a pu tomber sur des salariés lui tenant tête. Dans ces cas là, elle faisait plus appel à son mari pour donner les directives. Mais ces cas représentent des exceptions dans son travail. De quoi donner envie à d’autres femmes de se lancer dans l’entreprenariat.

 

Paris, le 8 mars