FICHE MEMO – Les temps de conduite et les salaires
Conduite : Quelles sont les différentes catégories de conducteurs ?
La catégorie du conducteur n’est déterminée ni par le tonnage du véhicule conduit, ni par le coefficient conventionnel du salarié. Les trois principales catégories de conducteurs sont les suivantes :
Le conducteur grand routier (ou « Longue Distance ») est celui qui est affecté à des services lui faisant obligation de prendre au moins six repos journaliers par mois hors de son domicile.
Les conducteurs de messagerie sont les personnels roulants affectés, à titre principal, à des services organisés de messagerie, d’enlèvement et de livraison de marchandises ou de produits dans le cadre de tournées régulières nécessitant, pour une même expédition de domicile à domicile, des opérations de groupage et de dégroupage, et comportant des contraintes spécifiques de délais de livraison.
Les autres personnels roulants (ou « Autres Roulants » ou « Courte Distance ») sont ceux qui n’appartiennent pas à ces deux catégories.
Qu’est-ce que la durée du travail ?
Pour les roulants
La durée du travail effectif des personnels roulants marchandises est le temps pendant lequel le conducteur est à disposition de l’employeur et doit se conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles.
Elle comporte ainsi :
les temps de conduite
les temps d’attente
les temps de travaux divers ou « autres tâches » (nettoyage,
plein de gazole, chargement / déchargement, …)
les temps de double équipage
Le Temps de Service (TS) correspond à la somme de tous les temps de travail effectif : conduite, autres tâches et disponibilité.
Pour les sédentaires
La durée du travail effectif est le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l’employeur et doit se conformer à ses directives sans pouvoir se consacrer librement à des occupations personnelles.
Quelles sont les durées normales et maximales de travail ?
En fonction de la catégorie à laquelle appartient le conducteur, des heures dites d’équivalence sont comprises dans le temps de travail effectif :
Conducteur longue distance (LD) : 8 heures d’équivalence, la durée normale du travail est de 43 heures par semaine ;
Conducteur courte distance (CD) : 4 heures d’équivalence, la durée normale du travail est de 39 heures par semaine.
Les conducteurs de messagerie ne sont pas concernés par les heures d’équivalence.
Le tableau ci-dessous détaille les durées normales et maximales de travail, par catégorie :
LD | CD | Messagerie | |
Durée normale du travail | 43/semaine et 559h/trimestre | 39h/semaine et 507h / trimestre | 35h/semaine et 455 h / trimestre |
Durée maximale du travail journalier | 12h | 12h | 12h |
Durée de service hebdomadaire | 56 h /semaine isolée | 52 h / semaine isolée | 48 h / semaine isolée |
Durée de service maximale par trimestre | 689 h | 650 h | 572 h |
- dans la limite de 48 heures ou 624 heures par trimestre ou 830 heures par quadrimestre au sens de la définition du temps de travail que donne le a de l’article 3 la directive 2002/ 15/CE du 11 mars 2002
Comment sont rémunérées les heures de travail ?
Le tableau ci-dessous détaille, par catégorie, les majorations à appliquer aux heures d’équivalence (HE) et aux heures supplémentaires (HS).
Heures d’équivalence (HE) 25 % | Heures supplémentaires (HS) 25 % | Heures supplémentaires 50% | |
LD- semaine | de 36 à 43 h | / | Au-delà de 43 h |
LD- mois | de 152 à 186 h | / | Au-delà de 186 h |
CD- semaine | de36 à 39h | De 40 à 43h | Au-delà de 43h |
CD mois | De 152 à 169h | De 169 à 186h | Au-delà de 186h |
Messagerie Semaine | / | De 36 à 43h | Au-delà de 43h |
Messagerie Mois | / | De 152 à 186h | Au-delà de 186h |
Sédentaire Semaine | / | De 36 à 43h | Au-delà de 43h |
Sédentaire Mois | / | De 152 à 186h | Au-delà de 186h |
Le contingent d’heures supplémentaires est de 195 heures pour les roulants et de 130 heures pour les sédentaires. Il peut être dépassé sans autorisation administrative. Les règles relatives à l’attribution des repos compensateurs sont détaillées ci-dessous.
Cas particulier : l’amplitude des grands routiers
La profession a instauré, par accord du 12 novembre 1998, le principe d’une garantie minimale de rémunération des conducteurs grands routiers ou longue distance liée à l’amplitude des journées de travail.
L’amplitude est définie comme l’intervalle existant entre deux repos journaliers successifs ou entre un repos hebdomadaire et un repos journalier immédiatement précédent ou suivant
Cette garantie de rémunération constitue une sauvegarde salariale. L’entreprise doit :
Procéder au décompte des heures de temps de service (conduite, travail et attente) effectuées au cours du mois par le conducteur ;
Comparer le total des heures de temps de service au nombre d’heures obtenues en prenant le cumul des amplitudes sur le mois multiplié par 75 %, sachant que cette opération ne peut avoir pour effet de diminuer de plus de 63 heures le nombre total d’heures d’amplitude ;
Rémunérer la durée des temps de service ;
Effectuer, le cas échéant, un complément de rémunération si la garantie minimale calculée sur l’amplitude donne un résultat supérieur à celui des heures de temps de service.
Exemple
Un conducteur LD effectue dans le mois un temps de service de 202 heures. L’amplitude cumulée de ses journées de travail est égale à 273 heures. 273 X 75% = 204,75 273 – 63 = 210
Ce conducteur doit être rémunéré sur la base de son temps de service (202 heures) et 8 heures au titre de l’amplitude (210 – 202)
Attention Les heures de nuit font l’objet d’une indemnisation spécifique ; se reporter à la fiche « Travail de nuit »
Comment sont attribués les repos compensateurs ?
Pour les roulants
Calculs effectués par trimestre (cas général)
Heures supplémentaires effectuées | Repos compensateur |
De 41 à 79 heures | 1 journée |
De 80 à 108 heures | 1 journée et demie |
Au-delà de 108 heures | 2 journées et demi |
Équivalent en heures de travail au trimestre
HS effectuées | Longue distance | Courte distance | Messagerie – Fonds |
De 41 à 79 heures | De 600 à 638 | De 548 à 586 | De 496 à 534 |
De 80 à 108 heures | De 639 à 667 | De 587 à 615 | De 535 à 563 |
Au-delà de 108 heures | Au-delà de 667 | Au-delà de 615 | Au-delà de 563 |
Calculs effectués par quadrimestre (si accord de modulation – article L. 3122-2 code du travail)
Nombre d’HS effectuées au cours du quadrimestre | Repos compensateur |
De 45 à 105 heures | 1 journée |
De 106 à 144 heures | 2 journées et demi |
Au-delà de 144 heures | 3 journées et demi |
Pour les sédentaires
Les heures effectuées au-delà de 35 heures par semaine s’imputent sur le contingent. A défaut d’accord collectif d’entreprise ou d’établissement, le calcul se fait de la manière suivante :
Entreprises de 20 salariés et moins
Après 130 heures supplémentaires par an, le repos est égal à 50 % des heures effectuées au-delà de 35 heures hebdomadaires
Entreprises de plus de 20 salariés Après 130 heures supplémentaires par an, le repos est égal à 100 % des heures effectuées au-delà de 35 heures hebdomadaires.
Tous les droits liés au calcul de la rémunération et du repos compensateur doivent être mentionnés sur le bulletin de salaire (ou sur une fiche annexée au bulletin de salaire pour le repos compensateur).
Comment est pris le repos compensateur ?
Dès que le salarié totalise 7 heures de repos compensateur, il a droit de le prendre par journée ou demi-journée dans les deux mois de son acquisition. Ce repos ne peut pas être remplacé par une indemnité (sauf en cas de rupture du contrat de travail).
- Articles L 1321-2 à 5 et L 3312-2 du code des transports
Décret 83-40 du 26 janvier 1983 modifié relatif à la durée du travail
Convention collective nationale des transports routiers (3085)
Accord du 12 novembre 1998
Accord du 23 avril 2002
Paris le 3 Janvier 2013
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