Bilan des transports 2024 : une année de transition pour le secteur routier

 

L’année 2024 s’achève dans un contexte économique toujours perturbé, mais marqué par des signaux encourageants pour le transport routier. L’inflation recule nettement, les prix du carburant diminuent et l’activité reprend, même si les tensions internationales continuent de peser sur la chaîne logistique.

 

Transport de marchandises : reprise confirmée

Le transport intérieur de marchandises progresse en 2024 : +3,7 % après –4,0 % en 2023, avec une hausse pour tous les modes, et particulièrement pour le ferroviaire (+7,4 %). Le transport routier reste largement dominant, représentant 89 % du fret transporté en France

 

La reprise est soutenue par :

  • L’amélioration du solde commercial des biens nécessitant du transport,
  • La baisse des prix des carburants,
  • La demande de transport logistique sur l’ensemble du territoire

 

Santé économique des entreprises du TRM

Le chiffre d’affaires du transport routier de fret et du déménagement atteint 63,9 milliards d’euros en 2024, en hausse de +2,8 %. Une tendance positive mais contrastée, car les défaillances d’entreprises atteignent un niveau record avec environ 3 000 redressements judiciaires

 

Le secteur demeure soumis à :

  • Des coûts d’exploitation élevés,
  • Une pression tarifaire des donneurs d’ordre,
  • Des difficultés persistantes de recrutement.

 

Emploi : vigilance nécessaire

Le transport et l’entreposage représentent plus de 1,5 million de salariés. En 2024, l’emploi global continue de progresser (+0,7 %), mais le transport de marchandises perd encore des postes : –0,3 % après –0,6 % en 2023

 

La baisse des offres d’emploi dans le secteur (–8,9 %) et l’augmentation du nombre de demandeurs traduisent un marché du travail sous tension.

 

Transition énergétique et réglementation

2024 marque une accélération des politiques publiques de décarbonation :

  • Renforcement de la fiscalité sur les véhicules polluants,
  • Aides à l’acquisition et leasing social pour les véhicules électriques,
  • Intégration des navires de commerce dans le marché européen des quotas carbone

 

Les émissions de gaz à effet de serre du transport diminuent de 1,2 %, mais le secteur reste le premier contributeur national (34 % des GES)

 

En résumé

Indicateur Tendance 2024
Activité du transport routier de fret + 3,4 %
Part modale du TRM 89 %
Chiffre d’affaires TRM + 2,8 %
Défaillances d’entreprises + 0,9 % (niveau record)
Emploi TRM –           0,3 %
Prix du gazole –           5,6 %
Émissions GES transports –           1,2 %

 

Ce que cela signifie pour les transporteurs

2024 confirme une reprise de l’activité, mais dans un environnement fiscal, social et environnemental de plus en plus exigeant. Les enjeux majeurs pour 2025 se dessineront autour de trois priorités :

  1. Préserver les marges et la trésorerie dans un marché toujours sous pression.
  2. Adapter progressivement les flottes aux objectifs climatiques nationaux.
  3. Renforcer l’attractivité des métiers, dans un contexte de pénurie durable de main-d’œuvre.

 

 

Transport routier de voyageurs 2024 : une année de reprise, mais contrastée

En 2024, le transport routier de voyageurs progresse, porté par la hausse de la demande en mobilité collective et le retour massif des déplacements du quotidien. Cependant, cette dynamique masque des situations différentes selon les segments du marché.

Les services interurbains librement organisés (SLO) — lignes nationales longue distance type FlixBus ou BlaBlaCar Bus — restent le segment le plus dynamique : +11 % de passagers en 2024, après +26 % en 2023. La fréquentation domestique représente 62 % du trafic total, en hausse de +14 % en un an, tandis que l’international progresse de +6 %. Le chiffre d’affaires des liaisons domestiques atteint un record de 181 M€, dépassant largement le niveau pré-Covid (137 M€ en 2019)

Dans les réseaux urbains, le trafic en bus repart, mais moins vite que les autres modes. En Île-de-France, le bus progresse seulement de +1,3 %, une hausse freinée notamment par la pénurie de conducteurs, et la part du bus dans le trafic total recule de plus de 2 pointsEn province, la situation est plus favorable : le tramway + bus progresse de +9,4 %, une croissance supérieure à l’ensemble du transport collectif urbain (+8,9 %) et les réseaux dépassent désormais leur niveau d’avant crise sanitaire.

En revanche, la qualité de service se dégrade dans les SLO en 2024, avec davantage de retards et d’annulations, ce qui constitue un point de vigilance pour les opérateurs longue distance

Ce qu’il faut retenir

  • Forte croissance des autocars longue distance (SLO) → +11 % de passagers ; chiffre d’affaires record.
  • Reprise plus modérée des bus urbains → +1,3 % en Île-de-France ; +9,4 % en province (bus + tram).
  • Pénurie de conducteurs impactant l’offre en Île-de-France.
  • Baisse de la qualité de service sur les autocars longue distance (retards / annulations).

 

Découvrez les chiffres clés : https://acrobat.adobe.com/id/urn:aaid:sc:EU:7e13bf0c-38a8-48f2-ad58-89573cf1ebde

 

Paris, le 28 novembre