Le transport routier hongrois : un pavillon sous pression

Le Comité National Routier (CNR) a publié en 2022 une étude détaillée sur le transport routier de marchandises en Hongrie, mettant en lumière les évolutions économiques, sociales et environnementales qui impactent directement les entreprises du secteur.

Réformes et fiscalité allégée

Depuis 2019, la Hongrie a entrepris plusieurs réformes pour simplifier sa fiscalité et soutenir ses transporteurs.

  • L’impôt sur les sociétés a été fixé à 9 %, le plus bas de l’Union européenne.
  • L’impôt sur le revenu est simplifié à un taux unique de 15 %.
  • Les cotisations patronales ont été réduites à 13 %, afin d’atténuer l’augmentation du coût du travail.

 

Hausse du coût du travail et évolution sociale

Le salaire minimum interprofessionnel a connu une hausse spectaculaire (+50 % en trois ans). Parallèlement, les indemnités de déplacement à l’international ont été relevées, représentant désormais au minimum 30 % du salaire brut. Ces évolutions ont contribué à une augmentation globale de 25 % du coût du conducteur par rapport à 2019.

 

Péages et transition écologique

La Hongrie a été l’un des premiers pays de l’Est européen à intégrer dans ses péages une composante liée aux externalités (air, bruit, CO₂). Cette réforme, imposée par l’Union européenne, alourdit le coût kilométrique, qui dépasse désormais 1 €/km pour un poids lourd de 40 tonnes.

Une activité tournée vers l’international

Près de 63 % du transport hongrois s’effectue à l’international, principalement en Europe centrale, avec une distance moyenne de 650 km par trajet. En revanche, l’activité nationale progresse régulièrement (+4 % par an), alors que l’international recule légèrement (-0,4 % par an).

 

Un secteur fragilisé mais compétitif

Avec environ 15 000 entreprises de transport, dont une majorité de très petite taille, le pavillon hongrois reste fortement exposé à la concurrence. Si certaines sociétés se regroupent pour résister, beaucoup d’entreprises unipersonnelles ont disparu au profit de structures plus solides. Malgré cette fragilisation, le coût d’exploitation reste compétitif par rapport à la moyenne européenne.

Cet état des lieux souligne les tensions auxquelles est confronté le pavillon hongrois : hausse des coûts sociaux, pression environnementale et concurrence accrue. Des évolutions qui ne sont pas sans rappeler les défis que rencontrent également les transporteurs français.

 

Paris, le 03 octobre 2025