Transport routier en Espagne : les conclusions du CNR

 

Le transport routier de marchandises en Espagne : le Comité National Routier met en lumière les évolutions récentes du transport de marchandises en Espagne en se concentrant sur les changements réglementaires et les disparités salariales qui affecte le secteur.

Le Comité National Routier (CNR) a publié, le 5 septembre 2025, son étude consacrée au transport routier de marchandises espagnol. Elle analyse l’activité de l’année 2023 et met en évidence des évolutions majeures, qui intéressent directement les transporteurs français sur le marché européen.

 

Une réglementation sociale en mutation

Depuis septembre 2022, les conducteurs opérant en Espagne n’ont plus le droit d’assurer les opérations de chargement et déchargement. Une indemnisation est désormais prévue pour les temps d’attente supérieurs à une heure.

Le décret royal-loi 3/2022 a également rendu l’indexation gazole obligatoire, imposant la répercussion automatique des variations de prix du carburant dans les contrats de transport.

 

Des écarts salariaux considérables

L’Espagne compte 55 conventions collectives provinciales, dont 42 encore en vigueur en 2023.
Résultat : les écarts de rémunération sont très marqués. Le salaire brut annuel d’un conducteur varie de 12 244 € en Galice (Orense) à 30 153 € dans les Asturies.

Le CNR a concentré son analyse sur deux zones stratégiques : la Catalogne et le Pays basque, proches de la France et particulièrement concurrentielles vis-à-vis du pavillon français.

 

Une hausse continue des coûts d’exploitation

Depuis 2020, les principaux postes de charges ont fortement augmenté :

  • Carburant : +39 %,
  • Pneumatiques : +47 %,
  • Détention d’un véhicule : +22 %.

Le coût annuel d’un conducteur atteint désormais 44 736 € en Catalogne et 51 310 € au Pays basque.

 

Un coût au kilomètre toujours compétitif

Malgré ces hausses, le coût kilométrique reste attractif :

  • 1,10 €/km en Catalogne,
  • 1,25 €/km au Pays basque.

Ces niveaux demeurent souvent inférieurs aux coûts constatés en France, ce qui explique la compétitivité du pavillon espagnol sur l’international.

 

Un secteur atomisé mais solide

Le Transport Routier de Marchandise Espagnol reste très fragmenté : 94 % des entreprises comptent moins de 10 salariés. Pourtant, l’activité progresse régulièrement.
Le cabotage espagnol est réalisé à 85 % en France, ce qui en fait un sujet sensible pour les transporteurs français.

 

En résumé

L’étude du CNR, publiée le 5 septembre 2025, confirme que le pavillon espagnol combine compétitivité et disparités internes. La hausse des coûts fragilise les marges, mais les différences salariales et les volumes d’activité permettent encore au Transport Routier de Marchandises Espagnol de rester un concurrent redoutable sur le marché européen et surtout aux transporteurs routiers Français.

 

Paris, le 12 septembre