Le Transport Routier de Marchandises en Slovaquie : entre pressions économiques et adaptation stratégique
Transport routier de marchandises en Slovaquie : le CNR dresse un état des lieux 2022
En 2022, le transport routier de marchandises (TRM) slovaque connaît de profondes mutations. Dans une étude détaillée, le Comité National Routier (CNR) met en lumière les tensions géopolitiques, la pénurie de conducteurs et l’envolée des coûts qui secouent le secteur. Pourtant, malgré ces bouleversements, le pavillon slovaque montre des signes de résilience et amorce une montée en gamme. Décryptage.
Un secteur en transition
Selon le CNR, l’activité du TRM en Slovaquie est à 80 % tournée vers l’international, principalement en direction de l’Allemagne, l’Autriche, le Benelux et l’Italie. Depuis 2016, la croissance du secteur ralentit, en raison notamment de l’augmentation des coûts d’exploitation : carburant, entretien, main-d’œuvre, matériel roulant.
Une pénurie de conducteurs persistante
La guerre en Ukraine a accéléré la pénurie de conducteurs étrangers. Pour y remédier, les transporteurs slovaques ont relevé les salaires. En 2022, un conducteur international type gagne 1 280 € brut par mois, soit une hausse de +23 % par rapport à 2019. Malgré ces efforts, le manque de main-d’œuvre reste préoccupant.
Des coûts d’exploitation en forte hausse
Le rapport du CNR souligne une hausse de 29 % du coût kilométrique entre 2019 et 2022. Les principaux postes impactés :
- Carburant : +35 %, avec un prix moyen de 1,40 €/litre
- Péages : +18 %, environ 21 200 € par an
- Pneumatiques : +8 %, autour de 5 020 €/an
- Entretien : +12 %
Des infrastructures encore à la traîne
La Slovaquie investit depuis 2014 pour moderniser ses infrastructures grâce au programme européen STFF, mais le relief montagneux et des difficultés budgétaires ralentissent les travaux. Le réseau autoroutier, bien que stratégique, reste incomplet.
Un tissu économique fragmenté
Le pays compte environ 10 000 entreprises de TRM, dont un tiers sont des exploitations individuelles souvent sous-traitantes. Les grandes structures sont encore rares, mais le secteur se professionnalise peu à peu, note le CNR.
Vers une régulation accrue
Pour faire face à la pression sur les marges, les organisations professionnelles CESMAD Slovakia et UNAS militent pour :
- L’application d’une clause d’indexation gazole
- La création d’une convention collective de branche
Autant de signaux positifs pour un pavillon longtemps considéré comme low-cost, mais désormais en quête de durabilité sociale et économique.
L’étude du CNR met en évidence un secteur sous tension, mais aussi en pleine transformation. Malgré une conjoncture difficile, le TRM slovaque semble prêt à franchir un cap vers un modèle plus équilibré et réglementé.
Lire l’étude complète : https://acrobat.adobe.com/id/urn:aaid:sc:eu:dcc6930f-7bef-47fe-970e-cfc1ae4023cc
Paris, le 13 juin 2025
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