L’UE éclaire l’avenir de l’hydrogène et des carburants bas carbone avec une nouvelle méthode
L’UETR (Union Européenne des Transporteurs Routiers), dont l’UNOSTRA est membre fondateur, qui représente les intérêts des PME du transport routier au niveau européen, partage avec ses membres une avancée réglementaire importante dans la transition énergétique du secteur. La Commission européenne vient en effet de présenter un cadre méthodologique harmonisé pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre liées à l’hydrogène et aux carburants bas carbone. Cette nouvelle approche complète la directive sur le marché du gaz et de l’hydrogène et s’inscrit dans les efforts de l’Union pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.
Un cadre pour sécuriser les investissements dans l’hydrogène bas carbone
Avec cette méthodologie, la Commission européenne pose les bases d’un marché plus lisible et plus attractif pour les investisseurs. En précisant les critères d’émissions et les conditions à remplir pour qu’un carburant soit qualifié de « bas carbone », elle renforce la sécurité juridique des projets et facilite le développement de solutions alternatives aux carburants fossiles.
Cette mesure s’inscrit dans le Pacte pour une industrie propre, qui vise à faire de l’Europe un leader dans la production d’énergies décarbonées. Le secteur du transport, et notamment celui du transport lourd, est directement concerné : l’hydrogène bas carbone constitue une solution pertinente pour les segments où l’électrification reste difficile, comme le fret longue distance, l’aviation, ou encore le maritime.
Quels sont les critères pour être considéré comme bas carbone ?
L’hydrogène ou le carburant concerné devra démontrer une réduction d’au moins 70 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux combustibles fossiles classiques. Plusieurs voies de production sont envisagées :
- À partir de gaz naturel avec captage et stockage du carbone (CCUS) ;
- Ou via des sources d’électricité à faible intensité carbone.
Cette approche reconnaît la diversité des mix énergétiques nationaux, en proposant un cadre flexible, adapté aux réalités de chaque État membre. Le texte adopté ne précise pas la part d’énergie renouvelable pouvant être comptabilisée dans l’hydrogène issu de l’électricité ; cet aspect reste encadré par la directive sur les énergies renouvelables, qui fait l’objet d’une révision en cours.
Une stratégie européenne structurée et concertée
L’acte délégué a été élaboré à l’issue d’un processus de consultation étroit avec les États membres et les parties prenantes, dont l’UETR, attentive à défendre les intérêts des transporteurs routiers dans la transition énergétique. Après une phase de retour d’expérience à l’automne 2024, le texte a été validé à deux reprises en comité d’experts avant son adoption finale.
Prochaine étape : le texte est désormais soumis au Parlement européen et au Conseil, qui disposent de deux mois (prolongeables une fois) pour l’accepter ou le rejeter.
Vers un hydrogène nucléaire et des garanties d’origine
La Commission prévoit également de lancer en 2026 une consultation publique sur l’utilisation de contrats d’achat d’électricité (PPA) pour l’énergie nucléaire, afin de mieux encadrer la production d’hydrogène bas carbone à partir de cette source. Par ailleurs, elle intensifie ses efforts pour une mise en œuvre pragmatique du règlement sur le méthane.
Enfin, dans le cadre de sa stratégie industrielle, la Commission a aussi lancé ce mois-ci le mécanisme pour l’hydrogène via la nouvelle plateforme de l’UE sur l’énergie et les matières premières, visant à renforcer la sécurité d’approvisionnement, diversifier les sources d’énergie, et soutenir la compétitivité des filières européennes.
Source : Press corner | European Commission
Paris, le 11 juillet 2025
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