Édito : À Court de Conducteurs ? Pas de Panique, C’est Juste l’Europe en 2028 !

Chers lecteurs,

Asseyez-vous, respirez profondément et préparez-vous à entendre une blague — non, attendez, ce n’est pas une blague, mais cela pourrait tout aussi bien l’être. Figurez-vous que d’ici 2028, l’Europe pourrait manquer de 745 000 conducteurs routiers. Oui, vous avez bien lu. Ce n’est pas le scénario d’une nouvelle série dystopique, mais bien la réalité prévue par les plus sérieuses des études de l’Union Internationale des Transports Routiers (IRU). Rions ensemble, car pleurer ne ferait qu’embuer nos lunettes.

Imaginez un peu le tableau : un tiers de nos vaillants conducteurs actuels, ayant bravé les longues routes et les nuits loin de chez eux, partiront à la retraite. Et qui pour les remplacer ? À peine 5 % de jeunes motivés par l’appel de l’asphalte. Peut-être devrions-nous envisager de recruter parmi les fans de jeux vidéo de course, au moins eux savent manier un volant virtuel. 

Mais ne vous inquiétez pas, l’Europe a un plan ! Eh bien, plusieurs patrons en ont un, du moins. 44 % envisagent d’investir dans de meilleurs véhicules — parce que, bien sûr, c’est le camion qui fait le conducteur. Quant aux autres, ils parient sur le pouvoir miraculeux des augmentations de salaires et des primes. C’est bien connu, rien n’attire plus dans un métier qu’un bon vieux chèque en fin de mois. Qui a besoin de conditions de travail décentes et de perspectives de carrière, après tout ? 

Là où ça devient vraiment comique, c’est quand on observe le désert démographique féminin dans le secteur. Avec un spectaculaire 4 % de femmes conductrices, les routes européennes sont de véritables clubs gentlemen exclusifs. Félicitations à l’Allemagne, la Roumanie et la France, qui, avec des chiffres à peine moins risibles, méritent une ovation pour avoir atteint le haut du classement de la mixité.

Alors, que faire face à cette hilarante crise imminente ? Peut-être serait-il temps de repenser notre approche de la formation, d’ouvrir véritablement le secteur à tous les talents potentiels et, osons le dire, de rendre le métier de conducteur routier aussi attrayant que celui de créateur d’applications ou de spécialiste en marketing digital. Mais en attendant, chers collègues de l’industrie, gardez votre sens de l’humour. Vous en aurez besoin.

Au plaisir de ne pas vous retrouver coincé dans un embouteillage en 2028 faute de conducteurs,

L’UNOSTRA



Paris, le 3 mai 2024