Pénurie de conducteurs : des chiffres qui pourraient tripler d’ici à 2026
Adrien Bachy
– pénurie de conducteurs en Europe –
La World Road Transport Organisation (IRU) a publié un rapport faisant état de la situation que pourrait connaître le secteur du transport routier (marchandises et voyageurs) en Europe si aucune action concrète n’est mise en place d’ici à 2026.
Le constat dressé dans le rapport de l’IRU sur la pénurie de conducteurs est nette. En 2026, il pourrait manquer jusqu’à 2 millions de conducteurs en Europe. Dans son enquête annuelle publiée en juin dernier, l’organisation affirmait que « Plus de 2,6 millions d’emplois de conducteurs de camions n’étaient pas pourvus en 2021 dans les pays étudiés et la pénurie devrait s’aggraver en 2022″. Et la tendance pourrait se poursuivre lors des trois prochaines années.
Les départs à la retraite non remplacés
Le transport routier est un secteur aujourd’hui vieillissant. Selon un rapport publié par le ministère de la transition énergétique en 2022, la moyenne d’âge des conducteurs routiers en 2019 était de 43 ans et demi. D’après l’IRU, c’est près de 30% des conducteurs actuels qui prendront leur retraite d’ici à 2026. Le taux de remplacement des jeunes seraient de 4 à 7 inférieur. Un fossé devrait donc se creuser entre ceux qui partent et ceux qui rejoignent la profession. Alors que dans le même temps, La demande de conducteurs en Europe a déjà augmenté de 44 % entre janvier et septembre de cette année.
Si les jeunes manquent à l’appel, la part de femme conductrices n’est guère plus élevé. En France, les femmes occupant un post de chauffeur poids lourds ne représente que 5% des effectifs. Le taux européen le plus bas se situe en Espagne avec 2%.
Des obstacles à l’attractivité
Des pistes pour rendre le métier plus attractif sont envisagées. L’IRU dénonce par exemple l’âge minimum de qualification qui est encore trop élevé dans certains pays. Dans cinq pays de l’UE, l’âge minimum pour devenir conducteur poids lourds est encore de 21 ans et de 21 à 24 ans pour la plupart des postes de conducteurs d’autobus et d’autocars dans toute l’UE. Cela constitue un obstacle considérable pour les jeunes qui quittent l’école.
A cela s’ajoute aussi le coût pour financer un permis et une formation qui restent élevés. En France par exemple, un permis poids lourds coûte plus de 5000€. Même si des organismes permettent aujourd’hui de financer une partie de ces formations.
Autre critère dénoncé par l’IRU : l’insécurité. En Europe, seulement 3 % des places de stationnement existantes sont certifiées sûres. ce qui constitue un obstacle puisque les conducteurs et entreprises placeraient la sécurité comme la priorité.
Plusieurs pistes pourraient donc être envisagées pour rendre le métier plus attractif. Le rapport de l’IRU présente 20 solutions déjà mises en œuvre par les fédérations de transport routier, les entreprises et les chargeurs.
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