Une grève qui aura coûté cher aux transporteurs

– Edito : une grève chez TotalEnergies qui aura coûté cher aux transporteurs –

Depuis mars 2022 le prix du carburant n’a cessé d’augmenter mettant en danger la rentabilité des entreprises de transport et ruinant leur trésorerie déjà bien mal en point suite à la crise sanitaire. La remise de 30 centimes accordée par le gouvernement dès le 1er septembre a donné une « bouffée d’oxygène » aux transporteurs, mais cela aura été de courte durée.

grève transporteurs

En effet, la grève des salariés de chez Total Energies dès fin septembre a entraîné une forte augmentation du prix du carburant malgré la remise de 30 centimes et de gros problèmes d’approvisionnement. Les transporteurs n’ont pu remplir leurs propres cuves correctement, les stations AS24 se sont retrouvées très souvent à sec et les transporteurs ont dû s’organiser afin de continuer à exécuter leurs différentes missions. Mais à quel prix ! Nombreux transporteurs ont mis à disposition des cartes bleues à leurs conducteurs afin de pouvoir s’approvisionner dans n’importe quelle station, mais cela veut dire payer un prix fort sans remise habituelle par leur fournisseur attitré, sans délai de paiement (un paiement par CB est au comptant) et sans pouvoir récupérer le remboursement de la TICPE (les automates de ces stations ne donnent pas de facture avec l’immatriculation du véhicule approvisionné).
La grève de Total Energie aura eu donc un coût important pour les transporteurs qui comme d’habitude devront assumer seuls les conséquences. Aucune aide supplémentaire ne leur sera accordée. Le chèque distribué aux « gros rouleurs » dès 2023 ne leur sera bien entendu pas attribué. C’est vrai que le terme de « gros rouleurs » ne correspond pas du tout aux transporteurs. De toutes façons, rien de surprenant : les transporteurs sont toujours les « dindons de la farce » et ce n’est pas prêt de changer !

 

Sandrine Bachy, présidente de l’UNOSTRA

 

Publié le 4 novembre 2022