Être dans la mếlée

– être dans la mếlée – 

Que dire, si ce n’est répéter ce qu’on vous demande solennellement depuis plusieurs semaines. Venez participer à notre congrès le 1er octobre prochain à Béziers. Plus que jamais, NOUS devons être dans la mếlée, afin de ne pas rester sur la touche. 

mếlée

Quand je dis NOUS, ce sont d’abord les transporteurs. Cela fait des mois que le secteur subit la pénurie de conducteurs, notamment en scolaire. La rentrée n’a pas été évidente, c’est même tout le contraire. C’était à prévoir. Le métier souffre depuis trop longtemps d’un manque d’attractivité. Les conducteurs ont des contrats à temps partiel, avec un salaire d’environ 700€/ mois. Moins que le RSA ! Les jeunes ne sont pas intéressés par la profession, et les moins jeunes partent à la retraite. C’est toute une pyramide qui s’effondre. Les chefs d’entreprises vendent prématurément leurs entreprises qu’ils ont monté en investissant parfois tout ce qu’ils avaient pour au final assister, impuissant, au carnage. 
Quand je dis NOUS, ce sont aussi les fournisseurs. Carburants, électricité, pneus, AD Blue, tout ce dont un véhicule a besoin pour rouler doit être disponible. Supprimez le ballon de rugby aux joueurs, et le match ne peut plus continuer. 
Quand je dis NOUS, ce sont les organismes financiers. Malgré les difficultés, nos entreprises arrivent toujours à décrocher des contrats avec les autorités organisatrices. Les entreprises doivent continuer de pouvoir investir, mais les banques restent frileuses à accorder des prêts, la crise covid ayant impacté nos capacités financières. Le travail est présent, il faut donc encourager les entreprises. 
Quand je dis NOUS, ce sont les organismes de formation. L’Etat, par le biais des régions, a mis en place des plans de formation pour faire passer des permis. Mais s’il n’y a pas de conducteurs, les candidats pour passer ces permis ne courent pas non plus les rues. Et certains n’acceptent plus de faire passer les permis aux candidats s’ils l’ont loupé plusieurs fois. C’est vrai qu’on a le luxe de se le permettre. 
Vous l’aurez compris, une mếlée géante est indispensable pour transformer l’essai de nos objectifs. L’essai à transformer est déjà de revoir les conditions de chômage, les conditions d’accès à la profession et surtout, qu’une table ronde soit mise en place entre l’éducation nationale, l’emploi et les transports.  
Un aménagement des horaires des établissements scolaires est une piste envisageable. Cela permettrait de faire un circuit pour une desserte de collège et lycée, puis un second circuit pour desservir les écoles primaires et élémentaires. Cela favoriserait l’utilisation d’un seul véhicule (pour limiter la pollution), et d’ un seul conducteur (avec donc davantage d’heures pour lui). Des expérimentations sont menées et l’UNOSTRA doit y participer. 
Les TPE-PME frôlent la relégation, pendant que d’autres continuent d’enchaîner les essais. Mais au final, ils ne feront pas mieux que nous, car les problèmes sont les mêmes pour tous. Préservons ce qui fait la philosophie de l’UNOSTRA, à savoir une équipe solide et fiable.
Eric Valade, président UNOSTRA Voyageurs