« Des véhicules vraiment plus propres ? » l’édito de la présidente

– Des véhicules vraiment plus propres ? –

 

La Loi Climat et Résilience oblige les transporteurs à investir très rapidement dans des véhicules dits « plus propres » : arrêt de la vente des véhicules thermiques en 2040, rabot du remboursement de la TICPE dès 2023, mise en place d’une écotaxe régionale dès 2025, mise en place des ZFE.

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Les transporteurs vont devoir donc investir dans des véhicules dits plus propres sinon l’addition risque d’être « salée » pour eux.
Mais ces véhicules dits plus propres le sont-ils vraiment ?
On peut se poser la question.
Penchons-nous plus particulièrement sur les véhicules électriques, plus particulièrement sur les voitures. En effet, en véhicule lourd, ne sont disponibles à l’heure actuelle que les VUL et les porteurs.
La vente de voitures électriques a explosé : deux millions d’unités vendues sur le seul premier trimestre 2022 au niveau mondial : soit une augmentation de 75% sur un an. Cela représente désormais 10% des ventes de voitures neuves sur la planète.
Cela n’est pas sans conséquence sur le plan environnemental. En effet, le développement de la batterie électrique entraîne un recours massif aux métaux précieux comme le lithium. On prévoit un besoin en lithium multiplié par 6 d’ici 2030. C’est la Chine qui produit les ¾ des batteries à lithium-ion et qui contrôle plus de la ½ des capacités de transformation et de raffinage du lithium, du cobalt et du graphite pour la fabrication des batteries. Tous ces besoins de lithium supplémentaires vont nécessiter l’ouverture de 50 mines supplémentaires.
En attendant l’ouverture des 50 mines, le prix des matières premières va augmenter et l’Agence internationale de l’énergie préconise une réponse fiscale pour freiner l’emballement de la demande, soit baisser progressivement les subventions à l’achat d’électriques.
Puis on ne sait toujours pas recycler ces batteries.
Donc les véhicules électriques ne sont pas si propres que cela, certes ils sont plus
propres à l’utilisation, encore faudra-t-il avoir l’énergie nécessaire pour approvisionner tous ces véhicules, mais la fabrication et le recyclage des batteries sont extrêmement polluants.
L’UNOSTRA réitère. Les entreprises sont prêtes à faire les efforts nécessaires pour assurer la transition énergétique. La survie de la planète en dépend. Mais il va falloir apporter des solutions viables pour le secteur. Aujourd’hui, l’une des énergies utilisée par les transporteurs est le biodiesel. Le B100 exclusif est passé Crit’Air 1, à condition qu’il ne soit pas mélangé à du gazole. Or, de nombreux poids lourds sont encore obligés de compléter avec du gazole pour effectuer de longues distances. Il faudrait que ces poids lourds soient aussi répertoriés Crit’Air 1 pour pouvoir notamment entrer dans les ZFE.
L’UNOSTRA est ouverte au dialogue afin d’éviter que cette transition ne coûte beaucoup plus chère que prévu.
Sandrine Bachy, présidente de l’UNOSTRA

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