Les grands oubliés du gouvernement

– édito : les grands oubliés du gouvernement –

 

Le 24 avril dernier, M. Emmanuel MACRON a été réélu Président de la République Française et a nommé une Première ministre, Mme Elisabeth BORNE le vendredi 20 mai 2022.
Nous, les transporteurs, avons cru que Mme BORNE, ayant été ministre déléguée des Transports de 2017 à 2019 et ministre de la Transition Ecologique de 2019 à 2020, nommerait dans son gouvernement un nouveau ministre des Transports. Et bien non, nous devrons attendre les résultats des élections législatives avant de connaitre notre ministre délégué aux Transports. Comme si nous étions un secteur de 2ème zone. Quel manque de respect pour la profession. Voilà comment est vécu cette non-nomination.
Et pourtant le secteur traverse une énorme crise : hausse du prix du carburant, hausse du prix des pièces détachées et des pneumatiques, pénurie de conducteurs, impossibilité de se faire livrer des véhicules neufs avant fin 2023. Et parallèlement à tout cela, nous devons impérativement mettre en place la transition écologique avec l’entrée en vigueur des ZFE pour de nombreuses villes et au vu de la Loi Climat et Résilience le rabot de la ristourne de la TICPE va commencer dès 2023 et une écotaxe régionale devrait revoir le jour.
Nous faisons face à d’importantes incertitudes pour notre avenir : la remise de 15 centimes HT sur le carburant sera-t-elle maintenue après le 31 juillet 2022 ? Pourrions-nous obtenir des délais supplémentaires sur la mise en place du rabot du remboursement de la TICPE ? Pourquoi devrions-nous payer un carburant plus cher alors que nous n’avons aucune possibilité d’acheter des véhicules dits plus propres ? Puis vu que ces véhicules sont beaucoup plus chers que nos véhicules thermiques, nous n’aurons jamais les moyens d’investir. De plus, ces véhicules sont loin de répondre à nos besoins : peu d’autonomie, réseau d’approvisionnement insuffisant. Tant de questions restent sans réponse mais en attendant nous sommes convaincus que nous serons victimes d’une fiscalité punitive. Nos véhicules de norme Euro VI (véhicules les moins polluants de leur catégorie) sont des crit’air 2, donc dès 2024, il y aura une impossibilité de circuler dans le Grand Paris et dès 2025 dans des grands villes et leur agglomération comme Grenoble, Montpellier……
Devrions-nous donc tous mettre la clef sous la porte dès 2025 ?
Et pourtant, il ne faut pas oublier que 90 % de la marchandise transportée passe par les camions, que notre secteur est un maillon essentiel de l’économie et que le transport en commun est beaucoup moins polluant que l’utilisation d’un véhicule léger individuel.
Le nouveau ministre délégué aux transports a donc du « boulot sur la planche » afin de sauver le secteur de la faillite. Mais l’on peut se demander s’il nous entendra.
Sandrine BACHY, présidente de l’UNOSTRA

 

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