Edito – Négociation tarifaire pour 2022 : une obligation pour SURVIVRE

– Négociation tarifaire pour 2022 : une obligation pour survivre –

 

Nous sommes en novembre et il est temps de négocier une augmentation tarifaire pour l’année 2022 auprès de nos clients.
Cette négociation est d’autant plus nécessaire cette année du fait de l’augmentation de nos principaux postes de charges : 20 % pour les pneumatiques, 20 % pour les véhicules avec des délais de livraison de plus en plus longs, 60 % pour l’ADBlue ….
Les sociétés de péages autoroutiers ne manqueront pas d’augmenter leurs tarifs de plus de 3 % au 1er février comme chaque année. Rappelons que depuis la privatisation des sociétés d’autoroutes en 2003 les prix ont été augmentés de plus de 40 %.
En ce qui concerne la masse salariale, les négociations sont en cours, mais vu l’inflation actuelle et le manque cruel de conducteurs (plus de 45000 postes de conducteurs sont à pourvoir actuellement en France), une augmentation des salaires assez conséquente ainsi que celle des frais de déplacements sont inéluctables.
Le coût du carburant n’a jamais été aussi haut. L’application de l’indexation carburant doit être obligatoirement effectuée par chaque transporteur. C’est obligatoire depuis la Loi « Sécurité et Développement des Transports » du 7 janvier 2006 en vertu de son article 23.
Donc si chaque transporteur veut survivre et passer l’année 2022, il n’aura pas le choix que d’augmenter ses tarifs et de façon significative.
Il faut faire comprendre à nos clients que ce n’est pas pour grossir nos marges, mais seulement pour faire face à toutes les augmentations et ainsi essayer de maintenir nos marges pour survivre et pour être encore présent en 2023.
N’ayons pas peur de leur expliquer que du fait du manque de conducteurs, nous pourrions être amenés à faire un choix entre nos différents clients et ainsi conserver que ceux qui acceptent nos tarifs.
De plus, au vu de la Loi « Climat et Résilience » nous allons devoir changer nos véhicules pour des véhicules de plus en propres, mais beaucoup plus chers que nos véhicules diesel. Nous devrons également le répercuter à nos clients.
Nos clients vont devoir comprendre que le transport sera de plus en plus cher. A eux de faire disparaître de leur argument de vente auprès de leurs propres clients la fameuse formule « Transport gratuit ». Le transport n’a jamais été gratuit et ne le sera jamais.
Au final c’est certain, ce sont les consommateurs qui vont en payer le prix. Mais nous, les transporteurs, nous ne sommes point responsables de la variation du cours du dollar, du cours du baril, du cours des matières premières…. Nous avons l’obligation d’établir nos prix de vente en fonction de nos coûts de revient pour continuer à exister et ainsi honorer nos obligations en tant que vecteur essentiel de l’économie de notre pays.
Sandrine Bachy
Présidente de l’UNOSTRA

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