Trop d’impôt tue l’impôt
La loi Climat et Résilience a été votée à l’Assemblée Nationale le 4 mai dernier en première lecture et naturellement sans qu’aucun des amendements proposés par la FNTR, que nous soutenons, ne soit retenu.
Le remboursement de la TICPE va donc disparaître d’ici à 2030 et l’écotaxe régionale va revoir le jour.
Parallèlement les constructeurs vont pouvoir continuer à vendre aux transporteurs, des véhicules diesel jusqu’en 2040. Le gouvernement serait-il conscient que les véhicules électriques ou à hydrogène ne pourront répondre aux besoins des transporteurs pas avant 2040 ? Alors pourquoi supprimer le remboursement dans sa totalité à compter de 2030 ? Simplement pour taxer d’avantage les transporteurs français, ni plus ni moins et au diable l’écologie !
Mais que le gouvernement se méfie car trop d’impôt tue l’impôt. En effet le remboursement de la TICPE représente environ 4% du chiffre d’affaires réalisé alors que les transporteurs français réalisent simplement en moyenne que 2% du chiffre d’affaires de résultat. Ils seront donc tous dans le rouge et, ayant une obligation de capacité financière, ils n’auront plus le droit d’exercer.
Les transporteurs français vont donc tous mourir et le gouvernement n’encaissera plus aucun impôt de leur part. Pourtant les impôts sont nombreux : taxe à l’essieu, taxes sur les cartes grises, TVA, IS, et 80% de taxes sur le prix du carburant. Quel manque à gagner pour l’Etat si les transporteurs français disparaissent tous du paysage français. Pôle Emploi devra également indemniser les 400 000 salariés du secteur. Et en plus le problème écologique ne sera pas résolu pour autant : les transporteurs étrangers assureront l’acheminement des marchandises sans aucune obligation de réduire les émissions de CO².
Vu le manque fiscal à gagner, que le gouvernement va-t-il inventer pour le combler ? Quelle nouvelle taxe va-t-elle voir le jour ? Une taxe sur les batteries électriques ? Car à ce jour, aucune solution n’a été trouvé pour leur recyclage. De toutes façons les transporteurs français ne seront plus là pour voir.
Sandrine Bachy, présidente de l’UNOSTRA
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